Le procès d'O.J. Simpson
Par Virginie Ikky,
le 27 mars 2010
Le procès d'OJ Simpson est un fascinant condensé d'Amérique et une mise en abîme hallucinante du système judiciaire américain. OJ Simpson, un homme noir, sera accusé d'avoir tué son ex-femme et son petit ami, tous deux blancs, soit la pire configuration judiciaire pour un homme de couleur aux USA, dans un système qui reste marqué de profondes inégalités raciales. Mais entouré des meilleurs avocats du pays, OJ Simpson fera l'objet de l'acquittement le plus controversé de l'histoire judiciaire des Etats-Unis.
Après une décennie sixties de combat pour l'égalité des droits civiques, au début des années 70, les tensions raciales s'apaisent doucement aux USA et l'amérique blanche fait enfin place à des célébrités afro-américaines qui ne sont plus cantonnées dans leur communauté. Comme Orenthal James Simpson, footballeur américain de renom qui a grandi dans une banlieue pauvre de San Fransisco et manqué de faire carrière dans un gang, the persians warriors. OJ s'en sort et parvient à se faire admettre à l'USC, université de Californie, où il démarre une brillante carrière de sportif universitaire, un tremplin considérable vers une carrière professionnelle.
Surnommé « The Juice », il eut l'honneur d'être choisi au premier rang lors du repêchage universitaire et rejoint les rangs de l'équipe professionnelle des Buffalo Bills, qui avait fini l'année précédant son arrivée avec un piètre bilan. La cote de l'équipe grimpe en flèche avec OJ dans ses rangs. En 1973, Simpson est le premier joueur à courir plus de 2 000 yards en une saison. Il fut élu Most Valuable Player cette année-là. Au cours de sa carrière, Simpson a réalisé à 6 reprises l'exploit de courir plus de 200 yards dans la même partie - dont 3 fois en 1973 -, ce qui constitue un record encore inégalé. En 1979, O.J. Simpson joue son dernier match et prend sa retraite.
O. J. entame une carrière cinématographique, participant à la mini-série télévisée « the roots » et à des films tels que « la tour infernale ». Son caractère proche du peuple et son charisme naturel lui ouvrent les portes de la publicité. Il est l'image de l'entreprise de location de voitures HERTZ et est apparu dans des publicités pour les chaussures DINGO. Il se marie avec la jeune Nicole Brown, serveuse, et incarne plus que jamais une vraie publicité pour les USA en formant un couple mixte, beau et riche, parfaitement intégré à son quartier huppé de Brentwood à Los Angeles. Dans l'envers du décor, OJ est violent et extrêmement jaloux, ce qui conduit la police à intervenir à plusieurs reprises à son domicile. Amis des policiers et jouissant de son aura de grand sportif, OJ ne sera jamais inquiété par la police de Los Angeles malgré les traces de coups. Sa femme demande le divorce après qu'il eut abusé d'elle en 1992.
Le 12 juin 1994, Nicole Brown passe une journée normale, entourée d'amis et de sa famille. Le soir, elle assiste à un spectacle de danse pour enfants auquel OJ est également convié. L'ambiance est cordiale. Après avoir diné au restaurant où travaille son nouveau petit ami, Ron Goldman, Nicole rentre chez elle et couche les enfants. A 22 heures 15, les voisins commencent à entendre le chien de Nicole aboyer. Il est tellement agité qu'un voisin le recueille à 22 heures 55. Au même moment, OJ Simpson s'engouffre dans une limousine et part à l'aéroport prendre un vol pour Chicago. Il dit avoir passé la soirée à son domicile. Vers 21 heures 35, il est allé au Mc Drive avec Kato Kaelin, un ami hébergé dans un pavillon de sa propriété. Ensuite, il dit avoir préparé ses bagages, cherché ses clubs de golf dans le jardin, avoir pris une douche, avant de partir vers l'aéroport.
Le chauffeur de la limousine Allan Park est quant à lui arrivé vers 22 heures 25 devant le domicile d'OJ. Il sonne vers 22 heures 40, sans réponse. Il aperçoit ensuite Kato Kaelin dans le jardin, qui est lui-même apeuré par des bruits étranges qu'il vient d'entendre. Tout de suite après, Allan Park voit une silhouette s'engouffrer dans la propriété et la maison d'OJ Simpson. Il la décrit comme grande, un individu d'1 m 90 de couleur noire.
Nicole et son ami sont retrouvés morts devant leur domicile vers minuit alors que l'enfant d'O.J. Simpson dormait dans une chambre à l'étage. Le voisin de Nicole a tenté de ramener le chien chez Nicole et a découvert les corps. Le crime est sauvage, haineux, une tuerie à l'arme blanche qui a presque décapité la jeune femme alors que Ron Goldman a été frappé de près de 60 coups de couteau. Un gant ensanglanté est retrouvé sur les lieux. La police se rend vers 5 heures du matin au domicile d'OJ Simpson pour lui annoncer la nouvelle. Les agents sont tout de suite intrigués par de petites traces de sang dans l'allée et sur le véhicule de la star. Ils se retrouvent nez à nez avec un Kato Kaelin manifestement sous l'emprise de la drogue qui leur parle des bruits entendus durant la nuit. En fouillant les environs du pavillon d'invité, ils retrouvent le deuxième gant. OJ Simpson est interrogé dès son retour de Chicago. Le sang retrouvé à son domicile correspond à celui retrouvé sur la scène de crime. Il a des blessures sur les mains. L'enquête progresse très rapidement mais OJ n'est pas encore placé en état d'arrestation.
Face à l'accusation de meurtre, ses avocats ont convaincu la police de Los Angeles de laisser O.J. Simpson se rendre lui même à la Police à 11 heures du matin le 17 juin. Plus d'un millier de journalistes ont attendu en vain l'arrivée de O.J. Simpson dans les locaux de la police. Mais il prend la fuite et va se ridiculiser au cours de la course-poursuite télévisée la plus célèbre de l'histoire....et la plus lente : "the bronco chase".
Robert Kardashian, avocat et ami de Simpson, annonce la fuite de son client qui s'était réfugié chez lui et lit une lettre écrite par celui-ci aux médias rassemblés autour de sa maison. Dans cette lettre, Simpson dit « d'abord, vous devez comprendre que je n'ai eu rien à faire avec le meurtre de Nicole.... Ne vous sentez pas mal pour moi. J'ai eu une belle vie. » Plusieurs journalistes partent à la recherche de O.J. Simpson.
À 18 h 45, un policier a repéré la voiture d'O.J., une ford bronco 1993 blanche, sur l'autoroute 405 en direction du nord. Grâce au téléphone de bord, le chauffeur, Al Cowlings,un ami de Simpson, dit aux policiers que ce dernier a un pistolet braqué sur sa tête. La course-poursuite a d'abord été filmée par le seul hélicoptère de la chaîne KCBS. Mais à la fin de celle-ci, c'est près de douze autres agences de presse qui suivaient la tentative d'échappée, la retransmettant alors en direct sur plusieurs chaines de télévision américaines. Les spectateurs furent nombreux, et plusieurs encourageaient O.J. dans sa fuite au bord de la route. Pour prouver qu'il est réellement sous la contrainte de Simpson, le conducteur ralentit petit à petit, et l'on assiste bientôt à une vision surréaliste d'une course-poursuite entre un véhicule et plusieurs dizaines véhicules de police roulant tous à 40 km/heures, le tout en direct sur les télés et avec des spectateurs sur les côtés de l'autoroute qui a été fermée à la circulation. Les sorties étant bloquées, OJ et son chauffeur feront plusieurs fois le tour de l'autoroute dans une fuite absurde qui ridiculise le LAPD.
Vers 20 heures, la voiture d'O.J. s'arrête. O.J. Simpson met 45 minutes avant de sortir du véhicule. La police a trouvé à l'intérieur 8 000 dollars, des photos de ses enfants, une fausse moustache, un passeport et un revolver chargé. OJ est arrêté et placé en détention provisoire dans l'attente de son procès. De médiatique, le procès va virer à l'affrontement communautaire et ajouter encore au délire. A ce titre, le procès d'OJ Simpson, s'il est l'un des plus célèbre de l'histoire des USA, en est certainement aussi l'un des pires : clivage noirs/blancs, accusé dépensant des sommes folles en avocats, témoins clefs qui ne peuvent déposer parce qu'ils ont commis la bêtise de vendre leur témoignage aux médias avant le procès, enquête diffusée en direct et en temps réel à la télé….le pire a été atteint lors de ce cirque judiciaire, aux dépens des familles des victimes, et surtout de celle du pauvre Ron Goldman, qui restera le grand oublié des médias et de l'affaire.
Après son arrestation, Simpson s'est en effet retrouvé à la une du magazine TIME sur une couverture très controversée avec une version altérée d'une photo d'OJ Simpson où l'on voit que sa peau a été noircie et son numéro de prisonnier intégré à l'image. Il n'en fallait pas davantage pour que certains représentants de communauté afro-américaine crient au racisme. Le procès d'OJ Simpson intervient 3 ans après les émeutes raciales de Los Angeles dans un contexte de défiance extrême vis-à-vis de la police de LOS ABGELES accusée de racisme. Un problème dont n'a pas souffert OJ, grand ami des policiers et vivant dans une banlieue majoritairement blanche et cossue. Mais la tentation d'utiliser le racisme de la police comme argument de défense est trop belle pour les avocats de Simpson, qui vont jouer à fond le clivage noir/blanc au risque d'enflammer la ville. Le procès marquera ainsi une rupture nette entre noirs et blancs, tant due aux polémiques liées à la police et à la sélection du jury qu'aux sondages montrant un fossé entre américains noirs et américains blancs dans l'appréciation de la culpabilité.
Pendant la phase de sélection des jurés, la défense a fait en sorte de rendre très difficile à l'accusation la récusation des jurés noirs, en invoquant le fait que le renvoi de jurés pour raisons ethniques est illégal. La phase de sélection des jurés aux USA n'a en effet rien à voir avec la France. Des moyens colossaux d'enquête et de sondages sont utilisés pour classer les jurés et prévoir leur vote. La procureur Marcia Clarck estimait que les femmes, peu importe la couleur de leur peau, seraient susceptibles, en raison du climat de violence domestique subie par Nicole, de s'identifier à la victime. Pour sa part, la défense considérait que les femmes avaient généralement plus tendance à acquitter, mais les femmes Noires étaient susceptibles de juger sévèrement Simpson pour avoir épouser une blanche. Au final, les deux camps s'accordèrent sur un nombre disproportionné de jurés femmes. Le jury, initialement composé de 40 % de Blancs, 28 % de Noirs, 17 % d'hispaniques et 15 % d'asiatiques, était, à la fin du processus de sélection, constitué de 10 femmes et de 2 hommes : 8 noirs, 2 hispaniques, 1 métis natif-américain/blanc et une blanche.
Le procès battit tous les records de médiatisation. Les proches des inculpés ou des témoins se sont vus proposer des sommes folles pour livrer leur témoignage. Des miradors de 15 mètres de haut ont été installés à l'entrée du tribunal pour 19 chaînes de télé accréditées. Hard Copy, le magazine à scandale de Fox TV, consacre 70 éditions à l'affaire et propose 1 million de dollars pour les confidences d'Al Cowlings, le chauffeur de la fameuse Ford Bronco. Paula Barbieri, dernière petite amie d'O.J., posera dans le «Playboy» d'octobre 1994. KCTV, chaîne locale, a obtenu, avant le département de la Justice, les résultats de l'analyse du sang découvert sur les chaussettes d'O.J.
L'équipe menée par le procureur décida de soumettre à l'attention du jury que Simpson avait tué son ex-épouse dans un accès de jalousie. Le plaidoyer de l'accusation débuta par la diffusion de l'appel de Nicole au 911, dans lequel - d'une voix empreinte de terreur - elle déclare que Simpson est dans sa maison. Des experts vinrent également affirmer que l'analyse de l'empreinte ADN sur les chaussures de Simpson provenait de la scène du crime. Mais cette preuve ADN n'était pas alors aussi déterminante qu'aujourd'hui. L'ADN n'en était qu'à ses débuts et les jurés n'étaient guère informés à ce sujet.
Surtout, Simpson avait embauché une équipe d'avocats de très haut-vol : Alan Dershowitz, avocat de Claus Von Bulow, Francis Lee Bailey, avocat de Patty Hearst et de Sam Sheppard, Robert Kardashian, Johnny Cochran, avocat de Liz Taylor et de Mickaël Jackson, Benjamin Brafman, futur avocat de DSK, Robert Shapiro, avocat de Marlon Brando...des gens rompus aux caméras qui savent que le sort de leur client dépend de la médiatisation. L'équipe de défense va décider de jouer la carte raciale. Il faut dire que la police de LOS ANGELES a une réputation pour le moins méritée d'abriter des policiers racistes et que l'affaire Simpson se déroule peu de temps après les émeutes qui ont enflammé la ville, suite à la diffusion de la vidéo de l'agression de Rodney King. Les avocats affirment que Simpson a été victime de manipulation policière et de procédures hâtives ayant contaminé les preuves ADN et vont être aidés par une preuve providentielle : un enregistrement audio du détective Mark Fuhrman, parlant de son métier de policier à une scénariste, dans lequel il tient des propos sans équivoque sur les noirs. Il suffisait ensuite d'accuser le détective Mark Fuhrman d'avoir contaminé la scène de crime avec des éléments incriminants. Mark Fuhrman va dans un premier temps nier être raciste ou avoir jamais utilisé le mot "nigger" pour désigner les personnes à la peau noire. Mais la défense va se procurer les bandes où Fuhrman utilisait ce terme. Les "Fuhrman tapes" jetèrent le doute sur la crédibilité de Fuhrman et jouèrent un grand rôle dans l'acquittement de Simpson, quand bien même, faut-il le rappeler, OJ avait d'excellentes relations avec la police et a bénéficié de sa clémence quand il battait sa femme...
Le 15 juin 1995, lors du procès, le co-procureur Christopher Darden, demanda à Simpson d'enfiler le gant en cuir qui avait été retrouvé sur la scène du crime. Celui-ci était trop étroit pour que Simpson puisse l'enfiler. Les procureurs émirent l'hypothèse que le gant, imbibé de sang, avait dû rétrécir en séchant, et que le sang d'O.J. Simpson trouvé sur les lieux du crime venait de coupures faites au milieu du majeur de sa main gauche, que les policiers avaient constatées le 13 juin. Ils déclarèrent que Simpson s'était entaillé la main en attaquant Ronald Goldman. Cependant, aucune coupure n'avait pu être trouvée sur les gants et si du sang avait bien été retrouvé sur le gant de la scène du crime, il n'y en avait pas sur celui retrouvé chez Simpson.
Les tensions raciales crûrent tout au long du procès et on commençait à s'inquiéter des conséquences d'un verdict de culpabilité, de la perspective d'une nouvelle émeute, semblables à celles de 1992, après qu'un jury majoritairement composé de blancs ait acquitté quatre officiers de la police de Los Angeles accusés d'avoir passé à tabac Rodney King.
Mais le 3 octobre 1995, à 10 heures du matin, après 3 heures de délibération, et devant 100 millions de téléspectateurs (d'après les estimations), le verdict de non-culpabilité fut prononcé. Les afro-américains dans tout le pays manifestèrent leur joie. Simpson n'avait pourtant guère mérité leur soutien, lui qui n'avait jamais milité pour les droits de sa communauté, et qui jouait au golf avec ses amis blancs…Certains commentateurs conclurent que le verdict démontrait l'impact que pouvait avoir l'argent sur le système judiciaire. Dans les interviews des jurés données après le procès, plusieurs déclarèrent qu'ils pensaient que Simpson avait probablement commis l'assassinat, mais que la procédure d'enquête, négligée selon eux, avait rendu l'accusation caduque.
Le célèbre procureur Vincent Bugliosi (qui s'était chargé du procès Manson/Tate) sembla partager cet avis ; il écrivit un livre intitulé : Outrage: The Five Reasons O. J. Simpson Got Away With Murder dans lequel il se montre très sévère envers Clark et Darden, et pointe du doigt beaucoup d'erreurs évidentes commises durant le procès. Il les accuse, par exemple, de n'avoir pas montré le mot que Simpson avait écrit avant d'essayer de s'enfuir, jugeant que celui-ci "puait" la culpabilité et que le jury aurait dû avoir le droit de le voir. Plus grave, les effets personnels que Simpson emportait dans sa fuite n'ont pas été montrés au jury : habits de rechange, une grosse somme d'argent, un passeport et un nécessaire de déguisement. Simpson avait également fait une déclaration particulièrement compromettante à la police quant à la coupure qu'il s'était faite au doigt la nuit des meurtres. Le jury n'aura pas connaissance de cette déclaration. Il ajoute que les procureurs auraient dû approfondir la question des sévices que O.J. Simpson faisait subir à Nicole. Il conclut enfin qu'on aurait dû expliquer au jury, principalement composé d'afro-américains, que Simpson n'avait que peu d'influence sur la communauté noire et n'avait jamais rien fait pour lui venir en aide.
Un second procès au civil suivit quelques mois plus tard. Le jury civil déclara Simpson responsable de la mort de Ronald Goldman, de coups et blessures sur Ronald Goldman et Nicole Brown. Simpson fut condamné à payer 33,5 millions de dollars de dommages et intérêts. Mais comme la loi californienne interdit la saisie des rentes et autres pensions, Simpson a pu conserver son train de vie somptuaire.
O.J. recouvra la garde de ses enfants à la suite de procès contre la famille Brown. Il déménagea à Miami avec ses deux plus jeunes enfants en 2000, car, en Floride, sa maison et ses revenus principaux (des pensions de retraite estimées à 300 000 ou 400 000 dollars par an) étaient à l'abri d'une saisie. En dix ans, la famille de Ron Goldman n'avait pu récupérer que 10 000 dollars : principalement les royalties des films d'O.J. En 2000, inculpé d'atteinte à l'intégrité physique d'un automobiliste lors d'une crise de rage dans un embouteillage, il est acquitté. Plus tard, des agents du FBI font une descente chez lui à la recherche de cocaïne et d'ecstasy. Malgré quelques trouvailles, il échappe à la mise en examen. A plusieurs reprises, la police de Miami intervient dans des disputes conjugales entre O.J. et sa nouvelle amie.
Jeudi 13 septembre 2008, O.J. Simpson est à Las Vegas pour un mariage, quand un courtier de ventes aux enchères, Tom Riccio, lui apprend que des collectionneurs sont en ville pour revendre des objets personnels du footballeur : des souvenirs sportifs, mais aussi des photos de famille et le costume qu'il portait le jour de son acquittement. O.J. est furieux. Il affirme qu'il s'agit d'anciens associés qui lui ont volé ces objets. Dans la soirée, Simpson, Riccio et cinq copains font irruption dans la chambre d'hôtel des vendeurs, Alfred Beardsley et Bruce Fromong.Il sera condamné à 15 ans de prison et purge actuellement sa peine.
If I Did It, son fameux livre, sortit le jour de son équipée à Las Vegas, et devint un best-seller. OJ y raconte, dans l'hypothèse où il aurait tué Nicole et Ron, comment il s'y serait pris. Cette nuit-là, O.J. Simpson raconte comme son ami «Charlie» le fait enrager en lui racontant les vacances dépravées de Nicole au Mexique, sa débauche de drogues et de sexe. Ils décident d'aller lui en toucher deux mots. Nicole «fonce» sur son ex-mari, «ongles dehors».«Ensuite, la situation a horriblement mal tourné, raconte Simpson. Je sais ce qui s'est passé, mais je ne peux pas vous dire exactement comment.» Plus loin : «J'ai remarqué ma main sur le couteau. Je me suis demandé comment je m'étais retrouvé avec du sang partout sur le couteau et à qui ce sang pouvait appartenir.» Ron Goldman est supprimé parce qu'il a le malheur d'être là et d'être beau gosse, donc amant potentiel. Tout au long de son récit, O.J. prend soin de rappeler que tout est hypothétique. Il se plaint d'arthrite tellement sévère qu'il a parfois du mal à saisir une petite cuillère (a fortiori un couteau, faut-il comprendre). O.J. répète à l'envi «honnêtement» et «en toute honnêteté», comme les bonimenteurs savent le faire, dans un livre entièrement voué à justifier sa colère : tout est la faute de Nicole. Les disputes, les réconciliations entre les draps du couple divorcé, puis ses amants (à elle), la coke, la bringue pendant que les deux enfants dorment à l'étage. O.J. se décrit en ange de patience face à une Nicole obsédée à l'idée de le reconquérir. Un sommet du trash.
Mais OJ ne gagnera pas les quelque 3 millions de dollars escomptés pour ce livre. Quand les médias ont révélé les termes du contrat, le tollé fut tel que le groupe News Corp. dut annuler la publication. Un juge fédéral en a attribué les droits à la famille de Ron Goldman. Qui l'a alors fait publier par une petite maison d'édition new-yorkaise, assorti d'un sous-titre sans ambiguïté : «Confessions du tueur». Toutes les recettes des ventes reviennent désormais aux Goldman.
L'affaire a ressurgi au début de l'année 2012 aux USA avec la parution du livre de Willian Dear "OJ is innocent and I can prove it", selon lequel le vrai coupable serait le fils d'un premier lit d'OJ Simpson, Jason Simpson, qui était âgé de 24 ans au moment des faits. William Dear faisait partie de l'équipe d'enquêteurs privés chargé de l'affaire d'OJ Simpson par les avocats et indique notamment que le fils possédait un couteau de chasse qui pourrait être l'arme du crime. Jason a effectivement un passé tourmenté de violences et de drogues. En 1992, il a agressé son patron dans le café où il travaillait. Mais son nom n'a jamais été prononcé durant l'affaire et il aurait un sérieux alibi puisqu'il travaillait au restaurant le soir du crime. Il n'aurait par ailleurs aucun mobile. William Dear a de son côté de sérieux antécédents quand il s'agit de crier au loup et s'est illustré en obtenant avec une poignée d'illuminés que Lee Harvey Oswald, le tueur présumé de JFK, soit exhumé en 1981. Il était persuadé que ce n'était pas son cadavre dans la tombe. Les analyses révélèrent que c'était bien le cadavre d'Oswald qu'on avait dérangé. Jason Simpson a aujourd'hui 41 ans et vit à Miami. Il n'y a guère de raisons sérieuses d'accorder du crédit au livre de Dear.
L'affaire resurgit également de façon régulière dès lors qu'un quidam prétend avoir retrouvé l'arme du crime, le fameux couteau sur lequel la police n'a jamais mis la main. Plusieurs couteaux ont depuis 20 ans été rapportés à la police par une personne prétendant l'avoir retrouvé près des anciennes maisons de Nicole Brown ou d'OJ Simpson. Encore récemment, les médias titraient que l'affaire pourrait aboutir suite à la découverte d'un couteau, ce qui est bien évidemment totalement illusoire. 20 ans après les faits, n'importe quel avocat serait capable de faire rejeter une preuve recueillie par un détective amateur. Seul OJ Simpson pourrait parler et s'expliquer.
OJ guilty on all 12 counts in Las Vegas | oj simpson s ...
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Virginie IKKY pour le Greffier Noir
Liens vers d'autres articles :
1°) 11 best moments from the trial of the century - Business Insider
2°) The OJ Simpson Case 20 years later - LA Times
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