Le Greffier Noir, enquêtes et faits divers.

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Jimmy Savile, le spectre des réseaux pédophiles occultes

Par Virginie Ikky,

 Le 21 octobre 2016

 

"I’d like to kill Jimmy Savile, he’s a hypocrite, all sorts of seediness, we all know about we’re not allowed to talk about, I know some rumours…" (John Lydon, The Sex Pistols)

Quand en 1978, l'ancien leader des Sex Pistols, John Lydon, commet ces déclarations lors d’une interview à la radio BBC 1, il s’en prend à une immense vedette des médias britanniques, louée pour son philanthropisme ; ces attaques à peine voilées passent pour une énième provocation. Les rôles sont aujourd’hui renversés : le paria John Lydon est devenu respectable tandis que Jimmy Savile restera un des hommes les plus honnis du Royaume. La mort de ce dernier peut susciter bien des regrets puisqu’une enquête de son vivant aurait peut-être permis de mettre à jour les connexions et complicités dont a bénéficié ce prédateur sur plusieurs décennies. Mais dans un pays où les abus sexuels sont imprescriptibles, nombreux furent ceux qui espéraient que le cas Jimmy Savile serait le catalyseur dévoilant à la face du monde l'arlésienne des théories du complot : le réseau pédophile occulte des puissants de ce monde.
 
Jimmy-Savile-414677.jpgNé en 1926, Jimmy Savile, après avoir travaillé dans les mines de charbon pendant la seconde guerre mondiale, a commencé une carrière de disc-jockey dans les dancings, et fut l’un des premiers à utiliser une double platine pour garder la musique en jeu constant. La carrière médiatique de Jimmy Savile débutera en tant que DJ sur radio Luxembourg en 1958, et durant les 3 décennies suivantes, il animera à la radio ou à la télévision, sur la BBC, de nombreuses émissions populaires.

A la télévision, Jimmy Savile a présenté la vénérable émission de la BBC Top of The Pops en 1964. De 1975 à 1994, il a présenté "Jim'll Fix It", une émission dans laquelle il réalisait les souhaits des téléspectateurs, principalement des enfants. Savile apparut régulièrement dans des émissions grand public et incarnait à merveille le cliché du britannique excentrique.

saville.jpgIl s’est construit une immense popularité par ses actions caritatives et a soulevé tout le long de sa carrière quelques 40 millions de livres au profit d'œuvres de charité. Il était bien connu pour courir le marathon de Londres chaque année et fut particulièrement impliqué auprès des hôpitaux et des personnes handicapées, parrainant des étudiants en médecine, finançant la recherche, la construction de structures médicales... Son engagement lui a valu d'être élevé au rang de chevalier par la Reine en 1990. Il est mort à l’âge de 84 ans, le 29 octobre 2011.

 

Pression du pouvoir ou auto-censure des journalistes ? Son décès libère manifestement les médias et entraine presque simultanément l'ouverture d'enquêtes journalistiques. De son vivant pourtant, le personnage suscitait déjà certaines interrogations. Il suffit de lire la nécrologie hallucinante publiée le 29 octobre 2011 par le Telegraph. Le média rappelle ainsi qu'au plus fort de la popularité de l'émission Jim'll fix it, Savile recevait jusqu'à 20.000 lettres d'enfant par semaine, et qu'afin de prévenir toute "incompréhension", il avait toujours refusé d'avoir un ordinateur portable pour ne pas être soupçonné de télécharger des films pédo-pornographiques (sic), n'ouvrait jamais la porte quand un enfant sonnait chez lui, bref il limitait tout contact avec les enfants...Il n'est cependant pas venu à l'idée du journaliste de souligner que toute la carrière de Jimmy Savile s'est faite au contact de mineurs dont il recherchait manifestement la compagnie.

Dans une interview de 1990 pour the Independent on sunday, Lynn Barber interrogeait Savile sur des bruits de couloir l’accusant d’aimer les jeunes filles. Savile balaya la polémique et répondit que ces adolescentes venaient à lui parce qu’il travaillait dans l’industrie de la pop musique et qu’elles espéraient approcher des stars. En avril 2000, dans un documentaire de Louis Theroux, « When Louis met ... Jimmy », Savile regrettait être victime de médisances.
 
Jimmy Savile gary glitter.jpgEn 2007, il fut interrogé par la police sur une allégation d'attentat à la pudeur dans les années 70 à la Duncroft School for Girls près de Staines, dans le Surrey, qu'il visitait régulièrement. L'affaire ne donnera lieu à aucune inculpation. En mars 2008, Savile intentait une procédure judiciaire contre le quotidien the Sun, qui l’impliquait dans plusieurs articles parlant des cas de maltraitance d’enfants à la pension le Haut de la Garenne sur l’ile de Jersey. Après avoir nié s’y être rendu, Savile dû se rétracter au vu d’une photo attestant de sa présence au Haut de la garenne, entouré d’enfants. En 2009, dans une interview enregistrée avec son biographe, Savile prenait la défense de l’ancienne star du glam-rock Gary Glitter, qui a été condamné en 1999 pour possession de pornographie infantile, un comportement que Savile minimisait largement. Mais l’enregistrement n’a jamais été publié de son vivant.

Immédiatement après la mort de Savile, le programme Newsnight de la BBC a commencé à enquêter sur ses agissements, pour une émission qui devait être programmée le 7 décembre 2011. Le reportage ne sera cependant jamais diffusé et à la place, les téléspectateurs auront droit à une soirée commémorant la mémoire de Jimmy Savile, pendant les vacances de noël.

Le 28 septembre 2012, la chaine de télévision ITV annonça qu'elle s’apprêtait à diffuser un documentaire, « Exposure, the other side of Jimmy Savile » comportant les témoignages d’une dizaine de femmes violées dans les années 60 et 70. L’enquête révélait que la plupart des abus sexuels perpétrés par Savile avaient été commis dans les locaux mêmes de la BBC, dont il était l'une des vedettes, ainsi que dans les hôpitaux et foyers pour enfants qu'il visitait sous couvert de son engagement caritatif. La plupart de ces victimes étaient de jeunes adolescents âgés de 13 à 15 ans, en majorité des filles, mais aussi plus d'une cinquantaine de garçons. L'annonce est un coup de tonnerre médiatique et déclenche un nombre incroyable de témoignages.

Le 19 octobre 2012, la police démarrait son enquête sur la base d’environ 300 dépositions de victimes. Le nombre croissant de plaintes enregistrées par la NSPCC (National Society for the Prevention of Cruelty to Children), faisait alors de Jimmy Savile "l'un des délinquants sexuels les plus prolifiques qui soient", selon l'association nationale de protection de l'enfance.

Du côté des médias, le directeur général de la BBC, George Entwistle, dû rapidement présenter des excuses pour la complaisance de la direction envers les dérives de l’ancien animateur vedette, et le 16 octobre 2012, il nommait Janet Smith, ancien haut magistrat, pour examiner les pratiques au sein de la chaine du vivant de Savile. Nick Pollard, un ancien dirigeant de Sky News, fut nommé pour déterminer les raisons pour lesquelles l’enquête Newsnight avait été abandonnée peu de temps avant décembre 2011.

Le 22 octobre 2012, le programme de la BBC Panorama diffusait une enquête sur Newsnight et faisait état de pressions exercées par la direction pour que l'émission renonce à ses investigations, entrainant une vague de démissions. Le ministère de la santé nommait, quant à lui, l'ancien avocat Kate Lampard pour présider et superviser les enquêtes sur les "activités" de Savile au Stoke Mandeville Hospital, au Leeds General Infirmary, à l'hôpital de Broadmoor et les autres établissements qu'il fréquentait.

En janvier 2013, un rapport conjoint de la NSPCC et de la Metropolitan Police, recensait 450 plaintes de victimes de Jimmy Savile sur une soixantaine d’années. Parmi elles : 28 enfants âgés de moins de 10 ans, 63 filles âgées de 13 à 16 ans, les trois quarts des cas concernant des mineures. La BBC n’était pas le seul terrain de chasse de Savile. Il se rendait également à la Duncroft School for Girls, une école pour jeunes filles en difficulté qui constituait un vivier de victimes à la merci de ses instincts de prédateur. Savile y choisissait des filles qu'il emmenait faire un tour dans sa rolls sans que les institutions n'y trouvent rien à redire. Les hôpitaux lui permettaient également d'assouvir ses pulsions sur de jeunes handicapés, comme le Stoke Mandeville Hospital, qu’il visitait régulièrement et où il disposait d'une chambre, ou l’hôpital Broadmoor à Londres accueillant des handicapés mentaux. A l'hôpital de Leeds, ses derniers abus sexuels remonteraient à 2009, il était alors âgé de 82 ans.

Jimmy Savile aurait également sévi dans les morgues des établissements. Dans une interview de 1990 retrouvée par the Sun, interrogé sur l'emploi qu'il occupait dans les années 60 dans une morgue, il avait déclaré : «L’une de mes tâches est de m’occuper des morts. Vous pouvez vous occuper de quelqu’un, être seul avec une personne, qui a vécu toute une vie, et lui dire au revoir. C’est un privilège et un honneur. Certains retiennent le fait que Jim aime prendre soin des cadavres et disent: "Haha Jim est un nécrophile!" Je ne suis pas un nécrophile.»

sun_23oct2012.jpg Le rapport de Janet Smith consacré à l’examen des pratiques de la BBC pendant les années Jimmy Savile et celles de son complice Stuart Hall, un autre présentateur vedette de la BBC, a été publié le 25 février 2016. Le rapport a révélé que certains membres du personnel étaient au courant des "agissements sexuels inappropriés" et avaient fermé les yeux. Il n’existerait toutefois aucun élément permettant de prouver qu’un membre de la direction ou la BCC en sa qualité de personne morale était au courant des agissements de ses présentateurs vedettes.

L’état d’esprit qui régnait au sein de la BBC, notamment la réticence à faire état des plaintes à caractère sexuel, dès lors qu'elles concernaient une célébrité, conduisait ceux qui auraient pu les dénoncer à ne pas le faire, par crainte d’éventuelles répercussions sur leur carrière. En outre, certains services de la chaîne, dans lesquels peu de femmes travaillaient, faisaient preuve de machisme et d’une réticence manifeste à signaler les cas de harcèlement sexuel. Enfin, il y avait un mépris certain pour les victimes issues de populations déshéritées ou vulnérables.

Le rapport a conclu que Savile et Hall avaient tous les deux, pendant une période particulièrement longue, eu des comportements sexuels inappropriés à la BBC et qu’ils avaient profité de leur activité professionnelle auprès de la chaîne pour exploiter les contacts qu’ils entretenaient avec des adolescents à des fins sexuelles. Les manquements de la BBC étaient le reflet des comportements culturels habituels de l’époque, comme l’absence de volonté de reconnaitre les violences sur mineurs et la nécessité de protéger ces derniers contre toute forme d’exploitation par des adultes.

La BBC a fait bonne figure après la publication de ce rapport, entourée des meilleurs communicants spécialistes de la gestion des situations de crise. Quelques têtes ont été sacrifiées mais la réputation du média est sauve. Quant aux agresseurs, en l'absence du principal intéressé, ce sont les anciens compagnons de virée à qui la justice a demandé des comptes, au travers l'opération Yewtree, une enquête policière sur des faits de pédophilie commis par des personnalités des médias britanniques reliés à Jimmy Savile.

L'enquête, menée par le métropolitan police service, a commencé en octobre 2012 et le premier arrêté fut Gary Glitter, le 28 octobre 2012. Déjà condamné dans des affaires similaires, son arrestation n'a étonné personne. Il a été reconnu coupable d'agressions sexuelles sur trois filles mineures entre 1975 et 1980, et condamné à seize ans de prison en février 2015. Stuart Hall a plaidé coupable de 14 agressions sexuelles en 2013 et a été condamné à 15 mois de prison. Parmi les autres personnes arrêtées, quelques personnalités de la télévision britannique peu connues : Dave Lee Travis,  Rolf Harris, Max Clifford...Tous seront jugés séparément et aucune enquête sur un véritable réseau pédophile n'aura lieu.

Edward-Heath-right-and-Jimmy-Savile-rehearsing-for-an-episode-of-Jimll-Fix-It.jpgPlusieurs autres scandales ont éclaté dans la lignée des révélations sur Jimmy Savile, dont certains ont visé des politiques, comme l'ancien premier-ministre, Edward Heath. Des rumeurs avaient là encore couru sur ce célibataire endurci, sans enfant, mort en 2005 à l'âge de 89 ans... Elles ont rejailli longtemps après son décès. Le 3 août 2015, la police des polices britannique annonçait ouvrir une enquête sur les forces de l'ordre du Wiltshire, afin de comprendre pourquoi celles-ci avaient classé sans suite une plainte déposée dans les années 90 contre Heath. C’est un ancien policier à la retraite, qui n’avait jamais accepté le traitement de ce dossier, qui a décidé de parler. Selon lui, plusieurs hauts gradés auraient fait pression pour que le nom d'Edward Heath disparaisse d'un dossier de prostitution de mineures au début des années 90.

Parmi les nombreuses investigations policières, citons également l’enquête sur la Elm Guest House, une maison d'accueil qui selon une rumeur des années 80 aurait abrité un réseaux pédophile de politiques, juges, membres des forces de l'ordre et célébrités, qui se retrouvaient dans l'enceinte de la Elm Guest House pour violer et agresser des jeunes garçons dans les années 1970 et 1980. En octobre 2012, le site internet d'investigation EXARO va profiter de l'émoi de l'affaire Jimmy Savile pour demander à Tom Watson, un élu du parti travailliste, de parler publiquement de la Elm Guest House afin de relancer l'enquête. La police avait fait un raid en 1982 dans cette maison dirigée par une certaine Carol Kasir, morte en 1990. 12 garçons disaient avoir été abusés dans la maison mais il n'y eut jamais de poursuites. A la même époque, le conservateur Geoffrey Dickens faisait campagne dans les médias pour dénoncer un réseau pédophile au sein même du pouvoir et avait indiqué à ses proches qu'il avait rassemblé des documents explosifs. Le dossier aurait été transmis à Leon  Brittan, qui occupait le poste de Home Secretary à l'époque. Le dossier aurait été perdu. L'un comme l'autre sont de toute façon décédés.
 
Les victimes disent aujourd'hui que des soirées y étaient organisées, avec des garçons venant d'un orphelinat proche. Cyril Smith, ancien député mort en 2010, et Jimmy Savile entre autres auraient participé à ces soirées aux cours desquelles les garçons étaient drogués et abusés. Sidney Cooke, emprisonné dans les années 80 pour le viol et l'homicide involontaire de Jason Swift, décrit par The Guardian en 1999 comme "le pédophile le plus notoire de Grande-Bretagne", faisait partie du cercle des organisateurs de ces soirées auxquelles assistaient de nombreux hommes politiques éminents de l'époque. Autre visiteur de la Guest house, Colin Peters, ancien membre du foreign office, condamné en 1989 à 8 ans de prison pour appartenance à un réseau pédophile.

images.jpgDurant les deux années suivant le scandale Jimmy Savile, les médias britanniques ne vont cesser de consacrer des articles à des affaires de pédophilie et exhumer tous les incidents concernant les célébrités des médias et de la politique. En Juillet 2014, The Daily Telegraph rapportait qu'un homme politique, conservateur de premier plan, aurait été arrêté par un agent des douanes dans les années 80, qui en fouillant le véhicule aurait découvert des cassettes sur lesquelles figuraient des enfants clairement âgés de moins de 12 ans. Il transmis le dossier à ses supérieurs, mais le député n'a jamais été arrêté ou inculpé. Le député travailliste John Mann a donné à Scotland Yard en décembre 2014 un dossier sur 22 personnalités politiques soupçonnées d'implication dans des réseaux pédophiles, dont trois députés siégeant et trois membres de la Chambre des Lords. Treize anciens ministres feraient partie de la liste, dont au moins deux qui ont été soupçonnés d'avoir agressé de jeunes garçons à la résidence Dolphin Square, autre lieu dénoncé par les victimes où se seraient déroulées des soirées.

Les médias britanniques vont ainsi dans une frénésie d'informations tenter de rattraper leur inaction et offrir une large couverture aux remous de l'affaire Jimmy Savile. Comment justifier ce silence assourdissant du vivant de Savile ? Les journalistes se défendront au moyen de plusieurs arguments :

- ils ne pouvaient pas relayer des rumeurs, il leur fallait des preuves
- aucune victime n'a contacté les médias
- ses avocats étaient très bons et attaquaient la presse à la moindre allégation
- les oeuvres de charité faisaient pression sur les médias pour ne pas mettre en péril leurs finances

Une défense peu convaincante mais les scandales de pédophilie successifs vont de toute façon noyer dans la masse les responsabilités des uns et des autres. Ainsi, sur la base de déclarations à la police, quelque 260 personnalités publiques, dont 76 politiciens, seront mis en cause dans des affaires de pédophilie au travers de plusieurs opérations de police : Operation Midland, Fernbrige, Fairbank... Selon le quotidien The Guardian, au moins trois députés siégeant actuellement au Parlement ont été signalés à la police pour des faits de cette nature. Des informations sensationnelles qui seront au final sérieusement contrecarrées par des articles de plus en plus critiques dans les médias.

Comme en Belgique, où après l'arrestation de Marc Dutroux les "témoins X" qui permettaient de soutenir la thèse du réseau ont été décrédibilisés, le scepticisme va lentement pourrir les investigations jusqu'à l’arrêt pur et simple des enquêtes en mars 2016. Aujourd'hui, la police est ridiculisée, et l'enquête est accusée d'avoir coûté des sommes folles pour, au final, faire reculer la cause des enfants victimes. Ainsi le Mail Online titrait le 2 octobre 2016 : "Inquiry into Westminster child abuse descends into chaos as 3 millions is spent on lawyers wages before probe even start". The Telegraph titrait le 11 octobre 2016 : Operation Midland was a disaster from start to finish. Ce retournement des médias est un signe qui ne trompe pas : l'enquête sur le réseau pédophile des puissants de ce monde est aujourd'hui nulle et non avenue. Et vu le tollé médiatique suscitée par les ratés supposés de l'enquête, il n'y en aura pas d'autres avant plusieurs années.

La fenêtre ouverte par l'affaire Jimmy Savile s'est ainsi refermée, et les victimes sont retournées à leur silence.



Virginie Ikky, pour Greffier Noir

 
Sources :

1°) Site internet de la BBC - rapport de Janet Smith

2°) Express UK - Jimmy Savile was part of a satanic ring

3°) Washington post - How Jimmy Savile got away with abusing 500 children



21/10/2016
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