Jean-Baptiste Rambla mis en examen pour meurtre à Toulouse (En bref, le 16 août 2017)
Par Virginie Ikky,
le 16 août 2017.
Ce vendredi 11 août, Jean-Baptiste Rambla a été mis en examen par un juge d'instruction de Toulouse pour le meurtre de Cintia, dont le corps avait été retrouvé le 27 juillet dernier à son domicile.
Jeune femme sans histoire de 21 ans, Cintia ne donnait plus de nouvelles à sa famille. Elle avait emménagé il y a peu dans un appartement situé place des Tiercerettes et travaillait pour une entreprise de nettoyage. Les pompiers ont découvert son corps dans une mare de sang au milieu d'un appartement en grand désordre. Selon les premiers résultats de l'autopsie, elle a été égorgée par arme blanche et présentait également des traces de coups au visage.
Les premiers articles publiés faisaient état d'un crime barbare, de sévices infligés à la victime par un tueur organisé, prenant de nombreuses précautions pour maquiller la scène de crime et retarder la découverte du corps : "Qui pouvait lui en vouloir au point de lui infliger de tels supplices ?" La Dépêche du Midi. Passé l'annonce du décès cependant, seule la presse régionale suivait l'enquête. Mais les analyses des prélèvements biologiques ont donné un soudain retentissement national à l'affaire puisque le SRPJ de Toulouse a placé en garde à vue Jean-Baptiste Rambla. Le petit-frère de Marie-Dolorès, l'enfant kidnappée et tuée à l'arme blanche par Christian Ranucci, est semble-t-il passé aux aveux à la fin de sa garde à vue. Le tueur présumé a des antécédents peu communs, et comme il y a 12 ans, une partie de la presse relègue au second plan l'acte pour focaliser sur la fameuse affaire du "pull-over rouge". Une malédiction qui aurait mené Jean-Baptiste Rambla à tuer sans raison, par deux fois, puisqu'il a déjà été condamné pour le meurtre de Corinne Beidl.
Cette femme d'une quarantaine d'années connaissait la famille Rambla depuis toute petite. Elle faisait partie des enfants suivant le cortège funéraire de Marie-Dolorès. C'est par amitié pour le père Rambla qu'elle avait fourni un travail à Jean-Baptiste, qui la tuera au cours d'une simple dispute, et cachera son corps 7 mois durant dans un cabanon. Le procès en octobre 2008 fut naturellement l'occasion pour ses avocats d'insister lourdement sur le fardeau de l'affaire Ranucci, Jean-Baptiste étant alors âgé de 6 ans et la dernière personne à avoir vu sa soeur.
L'affaire du pull-over rouge avait pollué les débats et jeté un voile sur les motivations du passage à l'acte de Jean-Baptiste Rambla. Ce qui exaspérait la famille de la victime, son compagnon décrivant Rambla avec des morts très durs : «C'était un bon à rien. Il prêtait le matériel à n'importe qui. Il garait les camions comme un sauvage. Il se foutait de tout, sauf de réclamer régulièrement une augmentation.» Sur les faits en eux-mêmes, l'accusé n'était d'ailleurs pas étouffé par les remords. Il accusait sa victime de chantage et de harcèlement sexuel, au grand dam des parties civiles. Devant s'expliquer sur des objets volés à des collègues retrouvés à son domicile, il disait qu'il comptait les rendre. Il a été condamné à 18 ans d'emprisonnement.
C'est à l'issue de 10 ans d'incarcération que Jean-Baptiste Rambla a pu bénéficier d'un aménagement de peine. Comme tous les détenus condamnés pour crime, il a du passer par le CNE de Fresnes, le centre national d'évaluation par lequel transitent quelques semaines les détenus avant l'examen de leur demande d'aménagement de peine. Il a par ailleurs été soumis à une expertise psychiatrique, favorable à la sortie. Détenu modèle, puis voisin discret, il suivait une formation au GRETA de Toulouse et résidait dans le quartier Empalot. Agé de bientôt 50 ans, rien n'explique pour l'instant ses liens avec la jeune victime. Pour qui s'intéresse aux faits divers, la scène de crime et la victime feront penser à un certain Guy Georges.
Virginie Ikky pour Greffier Noir
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